La médecine entre les mains de l'intelligence artificielle : Comment s’y prendre ?

Ce sera sans contexte le plus rude combat où l’Europe dont la France devra affronter : le futur balayage du corps médical à l’origine des opérations médicales révolutionnaires de la Silicon Valley et la redistribution du pouvoir médical par le NBIC – Nanotechnologies, Biotechnologies, Informatique et sciences cognitives. L’innovation médicale a été dès lors sollicitée et appréciée pour la plupart d’entre nous, mais de là à monopoliser le système et éliminer indirectement le métier au profit d’un collectif de « big blue » du troisième millénaire, il faut en être conscient. Pourquoi et comment les autorités sanitaires européennes doivent-ils rivaliser cette « tempête numérique » en vue de préserver sa souveraineté technologique ?

L’intelligence artificielle signe-t-elle la mort des médecins ?

L’annonce : « D’ici 2035, plus aucun diagnostic médical ne pourra être fait sans système expert » champignonne sur la toile. Ce n’est pas pour rien puisque les effets collatéraux de l’Intelligence artificielle médicale se manifestent déjà. L’épée de Damoclès n’est pas tant pour les patients que les médecins eux-mêmes.

Certes, le développement de la génomique, des neurosciences et des objets connectés va permettre à Google de produire des milliards d’informations chaque jour pour chaque patient diabétique. Les interventions des médecins ne seront ainsi qu’une formalité, voire superflues. Sans parler de son programme transhumaniste, le tsunami a déjà franchi notre côté.

L’analyse biologique d’une tumeur demande à cor et à cri des données de 20 téraoctets, ce qui peut être réalisé par ses avancées technologiques en un rien de temps. D’ici 2100, Mark Zuckerberg veut éradiquer les maladies en injectant 3 milliards $.

Aujourd’hui, à partir de son appareil photo, l’iPhone parvient à faire un diagnostic de la leucémie bien plus probable que celui d’un médecin. Quant au coût de l’intervention pour les patients, c’est du tout cuit pour Apple. Collecter des données génétiques via l’iPhone, Apple le fait déjà.

Pouvoir médical aux mains des médecins humains

C’est le meilleur point de mire qu’Emmanuel Macron devra adopter sur le plan médical pour sauver la médecine humaine. Mettre en place une politique médicale « made in Europe » ou pourquoi pas, « made in France », n’a jamais été aussi évident. À l’exemple des instituts de neurosciences siphonnant le marché médical en Europe ainsi que les leaders du secteur médical comme Sanofi, la bataille contre l’intelligence artificielle médicale à l’image de la GAFA, d’IBM et de Microsoft n’est jamais perdue d’avance.

« Les médecins européens feraient bien de structurer leur riposte », dixit Laurent Alexandre, chirurgien-urologue et neurobiologiste, fondateur de Doctissimo face à cette mutation à la Silicon Valley.

Contrairement à GAFA, la CNIL est mieux placée pour connaître les besoins des acteurs médicaux en Europe.